LE PRIX JOSÉPHINE DES ARTISTES
Pour cette année, 300 albums ont été sélectionnés pour participer au Prix. Puis 40 ont été choisis par le Comité de sélection. Enfin, le Jury d’artistes, présidé par Eddy de Pretto, a élu la liste des 10 albums de l’année qui seront présentés pendant la cérémonie du Prix Joséphine des artistes 2023.
Le Prix Joséphine des artistes a pour but de célébrer les albums, un format qui est cher aux artistes, ainsi que la diversité, la pluralité des styles et genres de musiques… La philosophie du prix est celle de l’ouverture d’esprit, de l’éclectisme et de la curiosité. Le Prix Joséphine favorise la découverte, l’émergence, l’engagement du public et la sensibilisation à la création artistique. Animé par les artistes, le Prix exprime des valeurs cruciales telles que la parité, l’accessibilité, la bienveillance : les fondamentaux d’un prix public moderne.
Voici la liste des sélectionnés pour l’édition 2023 :
- Album de Voyou : Les Royaumes Minuscules
- Album de Papillon Monarque : Tuerie
- Album de Blau Bird : Le Ciel est Partout
- Album de Flavien berger : Dans 100 ans
- Album de Prince Wally : Moussa
- Album de Moussa : Blick Bassy
- Album d’Eesah Yasuke : Prophétie
- Album de Zaho de Sagazan : La Symphonie des Eclairs
- Album de Benjamin Hepps : La Grande Désillusion
- Album d’Acide Arab : ٣ (Trois)
Pour en savoir plus sur les artistes, France.tv a enregistré des portraits : https://www.france.tv/spectacles-et-culture/pop-rock-electro/prix-josephine-2023/toutes-les-videos/ Enjoy !
LA SOIRÉE
Crédit photo : Roman Landoz
Rendez-vous dans la très belle salle du Studio 104 avec Flore Benguigui comme maîtresse de cérémonie pour cette édition 2023.
Après une présentation du Prix et une bande annonce qui présente brièvement les artistes, c’est l’heure de l’ouverture et du premier passage live avec Voyou qui a présenté son morceau “L’Hiver” de son dernier album. Accompagné de son chœur, c’est de la douceur et de la légèreté qui se dégagent de sa création. Ce premier album représente ce qu’il a vécu, ce qui va changer pour lui et pour les autres autour. Il accorde une grande importance aux voix qui l’accompagnent dans ses différents morceaux.
Deuxième passage avec Papillon Monarque et la présentation de son morceau “Là où on dort heureux” de son album Tuerie. Dans cet album, on passe de la joie aux larmes, de légèreté et de douceur à la force de tuerie. Il explique qu’on peut être tout en même temps, et c’est ce qui fait la force de son album : inspiration gospel, rap comme Booba ou MC Solar, variété comme Brel… Accompagné de son DJ et chœur, il a souhaité montrer son talon d’Achille pour intéresser les gens, et pourquoi pas faire de sa tristesse un business…
Troisième passage avec Blau Bird et son morceau “L’ombre de mon Amant”. On est émus, touchés, hypnotisés par sa voix. Elle souhaite revaloriser le trop. Elle ne veut pas avoir le regret d’avoir fait une œuvre qui la représente à moitié, elle ne souhaite pas se retenir, elle veut dire tout ce qu’elle chante. Ce qu’elle a accumulé dans toute sa vie en tant que chanteuse, de femme, de mère, d’épouse, d’amoureuse, tout y passe. Le titre de l’album est tiré d’une phrase de la pièce de théâtre de Maurice Maeterlinck « L’oiseau Bleu », dite par la mère des enfants et qui parle de l’amour. Comme elle l’explique, c’est un album « mise à nue », d’où le choix de cette pochette d’album C’est un mélange de styles et d’instruments et tout s’imbrique.
Quatrième passage avec Flavien Berger et son album “Dans 100 ans“. Il nous offre une aventure auditive, onirique, le temps est suspendu. D’ailleurs, pour lui, cet album a un grand rapport au temps. La musique, c’est modeler du temps, c’est laisser un fragment de soi et le fixer dans le temps. Pour ses albums, il aime s’entourer de gens qu’il apprécie pour mélanger leurs inspirations et créer des clips pour ses morceaux.
Cinquième passage avec Prince Waly et la présentation de son album Moussa. C’est un grand retour après trois ans d’absence, pour lui c’est comme une nouvelle naissance. Son personnage de Prince Waly n’est pas quelqu’un qui se livre facilement, mais là il parle avec le cœur des choses du quotidien : amour, famille, travail, problème d’argent… aucun compromis. Il accorde une grande importance au « flow » sur scène, une manière de danser sur des instru, le temps, le placement, plus c’est fluide et mieux c’est. C’est un album collectif avec plusieurs collaborations où il raconte plusieurs histoires.
Sixième passage avec l’artiste Madiba et son album Blick Bassy. Il explique que c’est un album conceptuel où il décline l’eau sous toutes ses formes. C’est un message poétique et politique par rapport au systèmes coloniaux. Après tout, tous les humains sont composés d’environ 75% d’eau… D’origine camerounaise, c’était important pour lui de chanter dans sa langue maternelle, le bassa, pour pouvoir être le plus sincère possible, et permettre l’accès à sa personne la plus profonde. Le même récit en bassa et en français n’aurait pas été du tout le même. Derrière la langue, il y a la culture et les racines, il était donc essentiel pour lui de chanter en cette langue. Cet album fut l’un de nos coups de cœur !
Septième passage d’Eesah Yasuke, son album Prophétie et la présentation de ses morceaux “Mangeurs d’hommes” et “Chaud l’hiver“. Accompagnée de son danseur, c’était une performance très belle à voir, un engagement du corps et un mélange de danse rap et hip-hop. Elle montre tout un mélange de disciplines, notamment avec la pochette de son album qui présente une sculpture. Elle cherche à se trouver elle-même et comme elle se l’imagine. C’est la deuxième fois qu’elle se retrouve au Palmarès du Prix Joséphine, confirmant son statut de voix essentielle de la nouvelle scène rap. « Tant mieux si ça marche » conclue-t-elle, et continuera sur sa voie.
Huitième passage avec Zaho de Sagazan et son album La symphonie des Eclairs. C’est vrai, il s’agit bien là d’une symphonie de style et d’audace. Cet album s’est construit dans la pénombre de sa chambre et sur le réseau Instagram, où lorsqu’elle a posté un extrait de son morceau homonyme, des fans l’ont poussée à le finir. Il y a une immense sincérité et spontanéité dans ses textes. Ce morceau parle de la sensibilité, qu’elle a appris à accepter et à aimer. Un mélange parfait entre sa voix et son piano donnent une belle histoire chantée.
Neuvième passage avec Benjamin Hepps et son album La Grande Désillusion. Pour lui c’est un nouveau format qui lui a permis de rencontrer des gens et d’explorer de nouveaux instruments et style (comme le piano qu’il n’y avait pas avant). Ce format plus long lui a permis de présenter un projet plus intime, de laisser les gens voir qui il est, d’où il vient. Il raconte son histoire, témoigne de son époque, exprime son envie de crier, de pleurer… « Le rap c’est la vie, le rap raconte tout ça » fini-t-il.
Pour finir, dixième passage avec Acid Arab et leur album ٣ (Trois) qui fut pour nous l’un des plus surprenants ! De l’électro en langue arabe, avec beaucoup de guests. Ils reprennent le style raï, qui se veut chaleureux et collectif, en le mélangeant à la musique électronique plutôt froide, on obtient la philosophie d’Acid Arab : faire se marier des cultures différentes, trouver un chemin commun qui fasse danser les gens. Un très beau final !
LE LAURÉAT
Mais cette soirée n’était pas seulement la succession live d’artistes ! Il fallait terminer la soirée avec l’élection de l’album de cette année 2023. Et pour cette année le jury d’artistes a élu…
Papillon Monarque
de TUERIE
Crédit photo : Louis Comar
Une victoire bien méritée avec son album aux différents mélanges de styles, où il partage de nombreux aspects de sa vie.
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