Alors que Paris se pare de ses couleurs d’automne, le MaMA Festival reprend ses quartiers dans l’effervescence de Pigalle, pour réunir passionnés de musique, artistes, décideurs et acteurs de la scène musicale. C’est un rendez-vous que je connais bien, mais ayant eu des obligations l’année dernière, j’étais particulièrement heureuse de pouvoir revenir pour cette édition.

Le MaMA ne se contente pas de proposer des concerts : il invite à réfléchir, échanger, et faire progresser la musique. Pendant trois jours, du 16 au 18 octobre, les conférences abordaient des thématiques clés, bien au-delà du son, touchant aux enjeux de notre époque : écologie, intelligence artificielle, inclusion, innovation dans l’industrie musicale… Avec près de 160 conférences, ateliers et débats, les salles étaient remplies, les conversations passionnées. Ici, les échanges sont naturels, les idées fusent, et chacun, qu’il soit artiste ou professionnel, se prête au jeu. L’ambiance est sérieuse, mais détendue, et cette année encore, les discussions ont ouvert des perspectives captivantes.

La journée commence autour d’un café, entre regards familiers et nouvelles têtes. On glisse d’une conférence à l’autre, d’un atelier à une rencontre, passant de Pigalle à Montmartre. On en profite pour redécouvrir les lieux emblématiques du quartier comme le Trianon, qui pour l’occasion s’est transformé en un vaste salon, prêt à accueillir la grande famille de la musique.

Dans le quartier on croise des silhouettes pressées, badge au cou et programme un peu froissé en main. Certains sont à la recherche de la prochaine conférence, d’autres d’un atelier, des anecdotes fusent entre deux escaliers… Des grands noms murmurent leurs conseils aux jeunes talents et des invitations sont lancées à la volée. Les discussions se croisent, les idées se mélangent, à l’image de la musique elle-même, toujours en mouvement.

Le soir venu, c’est tout Pigalle qui s’illumine sous les projecteurs. L’atmosphère change, les sons montent en puissance, et les rues deviennent le théâtre d’une effervescence musicale. La programmation comptait plus de 240 artistes venus du monde entier, qui exploraient des genres aussi variés que le rap brésilien, le post-punk ukrainien ou encore l’électro libanaise. Les performances alternaient entre découvertes, échanges, et rencontres, créant des ponts entre jeunes talents et structures établies.

Avec plus de 6 700 professionnels et 2 273 structures présentes cette année, le MaMA est un carrefour où l’on vient pour apprendre, pour se connecter et, surtout, pour ressentir la musique autrement. Chaque édition semble marquer un pas de plus vers une musique plus ouverte, inclusive, et consciente des défis actuels. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine, pour ceux qui seront là – car chaque édition du MaMA promet une nouvelle aventure et un regard toujours plus perçant (et bienveillant) sur l’avenir de la musique actuelle.